Le Colisée représente l’essence même de l’empire romain, de son ascension par le sang, les batailles, mais aussi sa splendeur et ses failles. C’est un symbole de conquête et de domination du pouvoir impérial qui rayonne à travers le monde romain. Chaque empereur peut utiliser le Colisée à sa convenance afin de réaffirmer son pouvoir et son autorité. Le message implicite est que tout être qui ose défier le pouvoir de Rome mourra.

En 83 après Jésus-Christ, soit trois ans après la triomphante ouverture du Colisée. Le nouvel empereur, Domitien, promet d'offrir les jeux les plus divertissants et grandioses de tous les temps, car il entend surpasser ses prédécesseurs. Il est le dernier de la lignée des Flaviens. Son père, Vespasien le premier empereur de la famille, et Titus, son frère ainé, étaient des généraux qui sont parvenus à écraser les ennemis de Rome. Après leurs succès militaires, Domitien doit asseoir sa légitimité aux yeux des romains. Il ordonne des rénovations du Colisée, la création d’un hypogée, vaste labyrinthe souterrain qui permet de faire apparaitre des animaux ou des humains en plein cœur du Colisée. Il nomme un maitre d’œuvre expérimenté, Aterius, pour le construire.

L’empereur Domitien inaugure un nouveau type de jeux : la chasse aux bêtes sauvages la plus inouïe que Rome ait connue. L’empereur veut vraiment démontrer qu’il est le maitre absolu, contrairement à son son père Vespasien, réputé pour sa cordialité avec le peuple, et son frère Titus, connu pour son charme et son raffinement. Domitien, lui, est d’un tempérament abrupt. Au cœur de ces spectacles meurtriers, un bestiaire mis tour à tour en face de vingt bêtes sauvages. Rome compte sur l’Afrique du Nord pour trouver la plupart des animaux. Comme les gladiateurs, les bestiaires rivalisent pour être les meilleurs et ainsi espérer s’affranchir. Carpophorus devient, par ses nombreuses victoires, le plus célèbre d'entre eux.

En 107 après Jésus-Christ, le Colisée est ouvert depuis 27 ans et représente le symbole suprême de Rome. Désormais, de nouveaux combattants rentrent dans l’arène, et sème les controverses : es femmes. Les gladiatrices, aussi connues sous le nom de gladiatrix sont extrêmement rares dans la société romaine, principalement car elles incarnent l’inversion des rôles. Ce tournant dans le combat de gladiateurs, est soutenu par l’empereur Trajan qui accède au pouvoir 9 ans plus tôt, en 98 après Jésus Christ.

Le christianisme, né dans l’Orient romain au Ier siècle, se répand progressivement dans tout l’Empire. Cette nouvelle religion menace le pouvoir de Rome car les Chrétiens refusent de se soumettre au panthéon des dieux romains et au culte impérial. Ils sont accusés de sédition et persécutés à ce titre, ou alors servent de boucs émissaires pour apaiser les souffrances ou répondre aux revendications du peuple. Les chrétiens arrêtés qui persistent dans leur foi sont crucifiés ou jetés aux bêtes sauvages. Ils deviennent des martyrs, comme Ignace, l’évêque d’Antioche condamné à mort par l’empereur Trajan. Vers 107 après Jésus-Christ, il est enchaîné et amené à Rome pour être tué par des lions dans l’enceinte du Colisée.

Plus grande figure de la médecine antique après Hippocrate, Galien est né dans la cité grecque de Pergame au IIe siècle après J.-C., alors que l’Empire romain a amorcé son déclin. Sous le règne de Marc Aurèle, les Barbares menacent les frontières et une épidémie de peste antonine provoque des ravages. Galien, qui a étudié la philosophie et la médecine auprès des meilleurs maîtres, jusqu'à Smyrne, Corinthe et Alexandrie, est devenu le médecin des gladiateurs à Pergame. Brillant et ambitieux, il excelle en chirurgie mais aussi en fabrication de médicaments. Galien se rend à Rome, où il étudie la peste antonine et en décrit les symptômes. Remarqué par Marc Aurèle, Galien devient son médecin personnel et un proche allié.

Le brutal Commode devient empereur en 180 après Jésus-Christ, à la mort de son père, le sage Marc Aurèle. A ses côtés, il a appris à l'art du combat mais n'entend pas continuer à faire la guerre aux Barbares, qui menacent pourtant les frontières de l'empire romain. Il préfère retourner à Rome et vivre dans le luxe, n'hésitant pas à descendre lui-même dans l'arène pour combattre contre des gladiateurs, offusquant les sénateurs. Féru de jeux du cirque, il en organise des spectaculaires, qui lui apportent le soutien du peuple, mais il dilapide le Trésor de l’Etat. Son règne marque la fin de l'âge d'or de Rome.

En 401 après J.-C., trois siècles après les premiers jeux du cirque, l'empire romain, menacé de toutes parts, entame son déclin. Un riche et puissant sénateur païen, Symmaque, qui défend les traditions et la religion romaine contre le christianisme, organise les jeux les plus somptueux que le Colisée ait connus. Un chrétien, Télémaque, tente d'interrompre les combats et se fait lapider par la foule. Symmaque ne se remettra pas de l'échec cuisant de ses jeux et mourra en 402 après J.-C. Les combats de gladiateurs seront définitivement interdits en quelques années plus tard.